6 septembre 2010

Atacama, le désert le plus aride au monde

San Pedro d'Atacama est un village d'environ 5 000 habitants situé au coeur du désert le plus aride au monde (pluviométrie quasi inexistante à cause de la chaîne andine d'un côté et du courant marin Humboldt de l'autre).
Il y fait chaud le jour ( 30-40ºC) et froid la nuit (0ºC voire moins).
Cette région est stratégiquement très importante pour le Chili : le sous-sol est riche en minerais (cuivre) et en salpêtre.

D'après d'anciens visiteurs, San Pedro d'Atacama était, il y a quelques années, une agréable étape pour les voyageurs en quête d'aventures dans le désert et les salinas proches.
Aujourd'hui, tout cela a bien changé ...
Certes, le village a un certain charme : maisons basses en adobes, charmante place centrale avec sa petite église blanche, drapeaux chiliens à chaque porte, pancartes publicitaires en bois ...
Mais on se croirait dans un décor de film de western où tout est fait pour soutirer de l'argent aux touristes : la rue Caracoles (= rue principale) est une succession de restaurants touristiques chers, d'agences de tourisme, d'hôtels ...
La ville est dépourvue de commerces de base (boulangerie, primeurs...).
En déambulant dans les rues nous avons l'impression de voir plus de touristes que d'habitants ...

Circonstance aggravante, l'accueil de la plupart des commerçants est déplorable.
Par exemple, une loueuse de vélo qui nous regarde à peine, une commerçante qui fait éclater sa bulle de chewing-gum devant nous ou encore un commerçant qui préfère répondre au téléphone plutôt que de nous servir.
Nous avons également observé le manque d'initiative de certains commerçants : le prix d'une prestation s'accroît en quelques heures après un coup de fil au patron ...
Bien entendu, aucun de ces commerçants ne maîtrise l'anglais, langue maternelle de la plupart des touristes ici ...
Cette attitude désagréable est-elle un comportement habituel chez les chiliens ? Est-elle liée à notre apparence vestimentaire "routard" (routard = pauvre). A suivre ...

Heureusement, il y a des exceptions, l'agence Terra Extrême en est une : les guides sont très compétents, ils prennent le temps de montrer les choses sur le terrain et au niveau de l'accueil en agence, rien à redire.

San Pedro d'Atacama est une destination touristique qui monte : en témoigne l'augmentation démographique exponentielle du village qui compte aujourd´hui 5 000 habitants contre moins de 2 000 habitants en 2002, date du dernier recensement (cf. panneau à l'entrée de la ville) ; l'accueil ne devrait pas s'améliorer ...


Vous l'aurez compris, nous n'avons pas vraiment aimé le village mais qu'avons nous fait lors de notre séjour de quatre jours ?

Le premier jour, après une bonne grasse matinée et quelques coups de fils vers la France (merci à l'inventeur de Skype), nous enfourchons des VTT loués en direction la Vallée de la Mort à quelques kilomètres de San Pedro.
C'est le désert, il y fait très chaud, vraiment très chaud ...
Nous trouvons l'entrée de la vallée : un petit canyon qui débouche sur une haute dune de sable (30-40 m). La couleur ocre de la pierre est superbe au soleil. En arrière-plan, le majestueux volcan Licancabur.
Nous déjeunons à l'ombre de rochers à même le sable. Nous avons été suivis par trois chiens errants qui nous regardent manger. Ils nous quitteront peu après lors de la descente sur la route du retour.
Nous reprenons nos vélos et parcourons la vallée de la mort : d´un côté, la dune où s'entraînent deux jeunes (sandboard : descente de la dune en surf - version estivale du snowboard) et de l'autre, la barre de rochers ocre et aride, un spectacle impressionnant!

Le lendemain, nous partons de bonne heure (3 heures du matin) en direction des Geysers del Tatio (2 heures de route). Nous arrivons sur un plateau désertique à 4 300 mètres d'altitude juste avant le lever du soleil.

Les geysers ne sont visibles que lorsque la température extérieure est basse (la vapeur d'eau forme alors un beau voile) ; et, en effet, ce matin là, la température est réellement fraîche : -10ºC. Nous sommes gelés malgré l'empilement des couches de vêtements ; heureusement que les geysers nous réchauffent les mains ...
Nous circulons, en groupe, entre les geysers et les marmites d'eau bouillante. Les couleurs rouges, vertes et bleues donnent du relief aux "baignoires" : ce sont les minéraux qui colorent la pierre.
Puis les premiers rayons du soleil apparaissent : le panorama d'ensemble de la vallée est impressionnant; geysers au premier plan, montagnes en fond.
Nous petit-déjeunons de cakes et de chocolats chauds à proximité de jets de vapeur. Cadre peu ordinaire pour un petit déjeuner!

Lorsque le soleil s'est bien levé et que la température est remontée de quelques degrés, nous nous dirigeons vers un bassin naturel d'eau chaude. Nous faisons trempette dans une eau de 30ºC environ.

Sur la route du retour, notre guide nous montre une plante protégée du parc : ressemblant à une mousse géante verte, elle pousse par dessus les rochers.
Elle secrète une substance collante utilisée pour ses propriétés médicinales.


L'après midi même, nous reprenons nos VTT pour visiter la Vallée de la Luna à 15 kilomètres de San Pedro.
La visite commence par une excursion dans une grotte longue de 20 mètres : le plafond est bas, c'est éprouvant pour les grands et, finalement, il y a peu de choses à voir.
Nous entrons ensuite dans le canyon : les couleurs orangées des rochers contrastent avec le sable gris ; les rochers sont des pics acérés.
C'est lorsque nous sortons du canyon que nous nous retrouvons dans un paysage grandiose et désertique qui fait penser au paysage lunaire tel que l'on peut l'imaginer : une large étendue de sable gris avec rochers blancs, absence de végétation, chaîne montagneuse en arrière plan : une impression d'immensité!
Nous vivrons un superbe coucher du soleil (en compagnie de dizaines de touristes) au coeur de cette vallée : beau spectacle que de voir le volcan Licancabur rougir puis disparaître.
La roue arrière du vélo de Stéphane est crevée, nous rentrons rapidement au village, entre deux gonflettes de chambre à air, avant que la nuit noire ne tombe (nos vélos sont bien entendu dépourvus de phares ... et nous avions insisté auprès de la commerçante afin d'avoir une pompe et un kit de réparation!).


Nous nous séparerons le dernier jour : Christophe part visiter les Lagunas Altiplanicas y Salar de Atacama (les trois jours du trek au Salar de Uyuni et Sud Lipez ne lui ont pas suffit!), pendant ce temps, Stéphane se passionne (qui l'aurait cru ?) pour les ruines de Pukara de Quitor.

Le tour des Lagunas Altiplanicas y Salar de Atacama commence par la visite du village de Toconao ... toutes les maisons sont construites non pas en adobe (argile) comme le reste de la région mais en pierre d'origine volcanique : la Liparita. 
Le village est aussi célèbre pour le clocher de son église : il ne se trouve pas sur le toit de l'église mais au milieu de la place principale à quelques mètres de l'église comme s'il avait été oublié par l'architecte lors de la construction ... En fait, il s'agit d'un clocher-tour ou d'un campanile ; c'est un peu la Tour de Pise du Chili sauf qu'elle ne penche pas.
Mais Toconao ou plutôt ses alentours réserve une autre surprise de taille : la Vallée de Jerez. Il s'agit d'un petit oasis incroyable coincé entre les dunes du désert et une carrière de Liparita où coule une rivière au milieu de milliers d'arbres fruitiers. 
Nous avons envie d'y rester toute la journée mais nous poursuivons vers le Salar de Atacama, plus précisement la laguna de Chaxa ... 

Le Salar de Atacama est le cinquième plus grand du monde : il couvre une superficie de 3 000 km2, on se sent tout petit dans cet immensité. Il est cependant moins impressionnant que celui du Salar de Uyuni sans doute parce qu'il est beaucoup moins blanc et moins lisse. En effet, par manque de pluie dans la région, il s'agit plus d'un mélange de terre et de sel ...
Le Salar de Atacama comprend également une réserve de flamands roses.

Le tour se termine par Las Lagunas de Miscanti y Menique ; les anglais diraient "last but not least", évidemment ce n'est pas nos premiers lacs de la cordillère des andes mais l'effet est toujours aussi sensationnel. 
Pour résumer, cette journée a été agréable lorsque l'on dispose de temps même si les lieux visités sont moins impressionnants que le Salar de Uyuni ...

Stéphane, lui, a été en vélo au Pukara de Quitor, une forteresse construite sur les flancs d'une montagne au 12ème siècle. Le village est très bien conservé car enseveli sous le sable pendant des décennies. Très beau panorama de la vallée du haut de la montagne.
La ballade se poursuit en VTT vers un passage étroit créé par l'érosion de la montagne, le Gargantua del Diablo. Les pics acérés font en effet penser aux dents du diable, une région désertique et assez peu avenante...

En fin de journée, nous nous rendons au centre spatial SPACE à quelques kilomètres de San Pedro.
Et, pendant plus de 2 heures, en compagnie de l'astronaute Alain Maury et de sa femme, ainsi qu'une trentaine d'autres francais (sans doute la quasi totalité des francais présents ce jour là à San Pedro) nous apprenons à comprendre et à lire le ciel, à rechercher les constellations du zodiaque, à retrouver l'orientation sud en s'aidant de 6 étoiles.
A l'extérieur dans le jardin, une dizaine de télescopes nous attendent. Ils sont pointés vers les planètes et galaxies proches.
Nous apprenons également comment séduire son partenaire par la lecture du ciel, et c'est finalement très simple ...
L'exposé est passionnant et nous éprouvons un grand plaisir à entendre parler la langue de Molière, à s'exprimer l'esprit et l´humour francais (l'astronaute a beaucoup d'humour).
En 2012, un grand projet de 66 télescopes sera mis en place dans la vallée réputée pour son ciel d'une grande pureté.

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