3 mai 2011

Les temples de Java

Notre périple arrive (hélas) bientôt à son terme : plus qu’un mois pour Stéphane et 3 semaines pour Christophe qui doit régler des affaires personnelles avant de reprendre le boulot.
Le moral est bon même si nous appréhendons un peu le retour en France avec son lot de bonnes et de moins bonnes surprises.


Notre dernier pays est l’Indonésie : un vaste archipel de plus de 17 000 îles, dont Bali et Java.
Nous commencerons notre séjour à Java, le cœur du pays, l’île la plus peuplée avec plus de 120 millions d’habitants.

Le voyage de Beijing à Jakarta est bien long : une journée d’avion avec une escale de presque 3h à Hong-Kong.
A notre arrivée à Jakarta, nous sommes surpris par la chaleur tropicale humide qui règne ici : il est vrai que nous sommes presqu’au niveau de l’Equateur.
En ce moment, c’est la saison sèche à Java : il fait chaud en matinée et il tombe des trombes d’eau l’après midi ; les orages sont très violents ici, bon à savoir avant de visiter ou de randonner.


Jakarta est une capitale de 9 millions d’habitants, bruyante, polluée par une circulation intense et offrant finalement que peu de centres d’intérêts.
Nous ne prévoyons pas d’y rester plus d’une journée d’autant plus que notre hôtel, situé au cœur du quartier routard de la ville, n’est vraiment pas terrible : sanitaire commun à la propreté douteuse et chambre étouffante car non aérée.
De Jakarta, nous ne verrons que le Monas ainsi que deux musées.
Le Monas est une sorte de colonne carrée de 132 m de haut en marbre blanc avec à son extrémité, une flamme sculptée en or : ce n’est pas une réussite esthétique !
Ce monument est sensé symboliser l’unité nationale ; il est surnommé par les habitants « l’érection finale de Soekarno’s » du nom de l’ancien dictateur à l’origine de cette œuvre.

Sous le Mona’s, le musée d’histoire nationale vaut le coup d’œil : en 48 tableaux (faits de personnages en cire dans des décors peints) nous avons un aperçu (orienté) de l’histoire du pays. Le chemin vers l’indépendance contre les néerlandais a été long : nombreuses guerres, intervention des japonais et des anglais, unification progressive du pays…
Le musée national, visité par Christophe, présente une riche collection d’objets en provenance des différentes ethnies du pays : beau mais très répétitif et ennuyeux.


L’Indonésie est le premier pays musulman au monde (87% de la population soit 200 millions de croyants).
Les signes de la présence de l’islam sont nombreux sur Java : les nombreuses mosquées éparpillées en ville et dans la campagne, les salles de prière dans les lieux publics (les hôtels et les stations d’essence en ont une), les jeunes femmes voilées…
L’islam semble coexister pacifiquement avec les autres religions minoritaires tel que l’hindouisme, le bouddhisme, le catholicisme (Jakarta possède des églises coloniales léguées par les néerlandais). C’est un bel exemple de tolérance au moment où la place de l’islam est actuellement en débat en France.


Pour nous rendre à Yogyakarta (notre prochaine étape à Java), nous choisissons le train.
Nous avons le choix entre 3 classes : une fois n’est pas coutume, nous optons pour la 1ère classe, la plus chère car les autres classes (économique et business) autorise la cigarette dans des wagons non climatisés. Difficile de dormir avec l’odeur du tabac dans les narines.

Le train est confortable, aéré avec des soutes à bagages à porte au dessus des sièges comme dans les avions. Il y a même des douches dans les toilettes !
Notre train part à l’heure (20h) de Jakarta et arrive (hélas) à l’heure à Yogyakarta : à 4h du matin…
Difficile à cette heure matinale de trouver un hôtel. Nous sommes fatigués, la nuit a été d’autant plus courte que Stéphane a regardé un film (Poséidon) pendant le trajet.
La gare est étonnamment très animée et bruyante vu l’heure : nous décidons finalement de chercher un hôtel au quartier de Sosro proche. Et au moment où nous quittons la gare vers 5h, la pluie se met à tomber !
Après avoir réveillé plusieurs hôteliers, nous jetons notre dévolu sur une chambre aérée (à la propreté limite : cafard vu dans la salle de bain) dans notre budget.



Yogyakarta (ou Yogya plus intimement) est la ville la plus visitée de Java pour plusieurs raisons : sa proximité avec deux temples majeurs et le volcan Merapi, son statut de ville royale avec un palais et son quartier attenant, sa vocation commerciale (idéal pour l’achat de souvenirs).

Malgré sa taille (plus d’un million d’habitants), la ville est agréable à visiter : il suffit de sortir des grands axes encombrés, d’utiliser le réseau de bus très pratique et rapide.
Nous restons plusieurs jours à Yogya, repos et culture au programme !

La ville s’est construite autour de l’avenue Malioboro, une sorte de Champs Elysées local qui relie la gare ferroviaire au palais royal.
L’artère Malioboro est un marché bruyant et animé de jour comme de nuit pour les touristes. Et pourtant, les articles vendus sont très quelconques…
A l’extrémité de l’avenue, se tient le Kraton ou palais du Sultan. Entourée d’un haut mur (genre forteresse), la demeure est sobre, simple et plaisante à visiter avec son côté colonial (voir la salle de bal et ses vitraux colorés, le superbe miroir français).
L’actuel Sultan (n°10 de la dynastie) y habite. Le Sultan est un personnage important ici : il est le gouverneur de la province du centre-Java mais son prestige dépasse ses fonctions officielles.

Il fait travailler plus ou moins directement plus de 5000 personnes qui sont logées gratis autour du palais. Il est agréable de se perdre dans les ruelles proches, les petites maisons y sont charmantes, l’activité de quartier est très dense. Et nous profitons d’un buffet gargantuesque dans une très belle villa avec danse indonésienne traditionnelle au programme, le tout pou un prix canon !

Il fait chaud à Yogya : pour se rafraîchir, le Sultan n’a que quelques centaines de mètres à faire pour se rendre au Water Palace.
Le lieu, restauré par les portugais, a belle allure : 3 piscines de couleur bleue du plus bel effet. Dans un des bassins, se baignait la femme légitime. Les concubines avaient droit à un autre bassin. Le Sultan pouvait observer discrètement toutes ses femmes du 2ème étage d’un pavillon placé entre les bassins. Puis il choisissait une des femmes pour des jeux d’adultes au 1er étage.
Si le Sultan n°1 avait une cinquantaine de femmes à sa disposition, le Sultan n°9 n’en n’avait plus que 5. Le Sultan actuel (le n°10) n’est fidèle qu’à une seule femme, il faut bien vivre avec son temps !
La polygamie est possible en Indonésie mais dans les faits, elle est rare car elle nécessite l’accord écrit de la femme légitime et… beaucoup d’argent.

Profitant d’une météo pluvieuse, nous faisons quelques courses dans l’hyper Carrefour (magasins bien implantés en Indonésie) de la ville.
La décoration intérieure est clonée sur celles des magasins français. Ce sont les produits vendus qui sont intéressants et les prix sont jusqu’à moitié moins cher qu’en France.
Par exemple, le rayon riz est très vaste. Nos boîtes de 1kg feraient pâle figure face aux sacs de 10, 20 ou 30 kg vendus ici.
C’est également le cas du rayon bébé (avec de nombreuses démonstratrices), des centaines de modèles de tongs (la chaussure indonésienne par excellence), des noodles à toutes les sauces.
Des curiosités : les légumes surgelés vendus en vrac (se servir de petit pois surgelés avec une louche !), des poches plastiques pour conditionner l’huile (jusqu’à 5 l) ou la lessive, le savon bactéricide solide…
Il est imaginable que certains produits ou conditionnements puisse faire leur apparition en France assez rapidement.


Avant de quitter Yogya pour l’Est de Java, nous visitons deux temples situés à quelques km de la ville tous deux classés au patrimoine mondial de l’Unesco :Borobudur et Prambanan.

Borobudur est le plus grand monument bouddhique au monde, idéalement situé dans une vallée fertile (terre du volcan Merapi), vastes étendues de rizières et de palmiers arrosées par des cours d’eau.
Le monument est une pyramide basse de 9 étages, construite en petits blocs de pierre volcanique sombre (plus de 1 600 000 blocs !) et doté de plus de 300 statues de Bouddha et de bas reliefs.
La restauration de l’édifice est particulièrement réussie. Contrairement à Angkor, les sculptures sont bien visibles et racontent une histoire, encore faudrait-il savoir laquelle…
Nous arrivons de bonne heure (7h) à Borobudur et pourtant il y a déjà beaucoup de monde, essentiellement des lycéens indonésiens dont l’unique obsession est d’être pris en photo avec nous.
En une matinée, plus d’une trentaine de photos !

Au sommet du monument, un grand Stûpa vide (sorte de cloche) est entouré de plusieurs dizaines de beaux Stûpas percés de trous en forme de losange et abritant un Bouddha ? Pour sa beauté et son harmonie, c’est notre terrasse préférée à Borobudur !


Prambanan est un site regroupant plusieurs centaines de temples hindous et bouddhistes.
Le plus impressionnant de tous est le Candi Prambanan : il s’agit d’un ensemble de tours en forme d’épis de maïs, subitement dressées vers le ciel.
Le temple a été construit en petits blocs de pierre volcanique noire (l’édifice semble encore plus fragile que Borobudur à cause de sa hauteur élevée) et a été restauré ces dernières années.
Chaque tour représente une divinité de l’hindouisme.
Pour l’explication des différentes sculptures, il faudrait se plonger dans la mythologie hindouiste… à prévoir lors d’un prochain voyage en Inde.




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